top of page
  • Facebook Social Icon
  • YouTube Social  Icon

Je n'ai pas rencontré les pygmées dans l’exotisme, au cœur de l'impénétrable forêt ... L’exotisme je l’avais chez moi pour ainsi dire... dans cet étrange lieu de vie qu'était devenu ma régie vidéo, nichée dans les combles de l’Institut des Sciences de l’Homme de Lyon.


 

 

 

 

C’est là j’ai rencontré Sumba, tout droit venu de son village du Gabon, nous étions en 2004.
 

Il venait accompagné de Pascale, jeune étudiante, pour filmer une séance du travail ethnolinguistique qu'ils menaient ensemble sur la langue Baka. Elle avait fait de nombreuses missions en forêt au Gabon et connaissait bien Sumba, son village et sa famille.

Je ne le savais pas ce jour-là, mais "en forêt" me deviendrait  bientôt un appel irrésistible.

2 ans plus tard, je le rejoignais au Gabon à passer des mois dans le dur, nomadisant en groupe à chasser, cueillir, pêcher. Au campement de Bitouga ensuite, avec sa famille. Et ce fut  dans un étrange ballet qu'il me fit découvrir l'immense forêt dont son peuple connaissait tous les secrets mais aussi tous les dangers.

Je crois que mon parcours africain et ces 20  missions avec les pygmées ont tenus grâce à ces premiers enseignements de Sumba.

Comme dans un roman vraiment, Sumba est venu ensuite en France ! Il est arrivé chez moi après avoir terminé son travail avec le laboratoire de Lyon, voyez-vous ça, pour les fêtes de l’an 2010, sous la neige !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nos regards l'un sur l'autre se sont confondus : l'apprentissage partagé de cette fameuse altérité.

Nous vivions chacun dans un monde de fou pour l'autre, presque indescriptible.

Et nous avons compris durant ce séjour que nous partagerions éternellement ce sentiment. Baka.mov fut un film poignant, devenu tragique avec le décès de la jeune Pascale, qui eu le temps d'écrire sa thèse

Sumba, Pygmée Baka du Gabon
Gabon Cameroun

Alors j'ai quitté Lyon, la régie et Sumba pour franchir le Ntem, ce grand fleuve qui sépare le Gabon du Cameroun...

anthropologie visuelle et tournage collaboratif

Dans ce grand village une vie nouvelle s’est implantée pour un peuple traditionnellement chasseur cueilleur.

Au cours de multiples missions filmées dès 2010, une grande part du quotidien du village et des campements de forêt a fait l’objet de tournages ethnographiques. Plus de 60 montages sont en ligne sur le site de Canal U, ou sur YouTube depuis 2004.

Ces rushes constituent un fond enrichi au cours de chaque mission. Plusieurs assistants locaux sont parfaitement formés aux techniques de tournage sur le terrain (souvent accidenté en forêt rivières-marais-brousse-lianes…).

Nombre des Baka du village participent à l‘élaboration des films, par touches complices.

D’années en années, à chaque retour au village, les films tournés au cours de la mission précédente sont projetés, discutés. Nous filmons méthodiquement pêches et cueillettes, pièges et cuisine, habitat et soins, contes et campements, au fil des missions.

De nombreux entretiens collectés en France comme au Cameroun depuis 10 ans documentent le récit "historique" du village et de ses fondateurs.

L’arrivée d’une nouvelle responsable de la mission (son retour !) et l’ouverture d’esprit montrée par sa supérieure camerounaise permettent d’envisager le tournage des interactions entre sœurs et pygmées, dont la relation est très particulière.

 

bottom of page